Un vieux témoin

Sans titre1Poème dédié au bicentenaire de la Cayenne de Bordeaux, en Congres du mois de juin 2013.

C’est à un vieux témoin que je vais m’adresser, à ce vieux  « Pont de pierre »…

Pont de pierre…

Tu es la, solide et défiant le sablier du temps…
Tes piliers ancrés dans ces eaux tourmentées
Par les tourbillons, tornades et rafales de vent
Nos deux rives tu resserre de tes bras écartés.

Tes epaules ont supporté nos rixes sanglantes
Le sang a ruisselé sur tes pavés que nous foulons..
Opposant boulangers, tanneur aux plaies béantes.
Il s’est rependu dans ce fleuve que nous aimons ..

Elle coule sous tes jambes, notre Garonne
Qui a mené mille navires vers l’inconnue,
Vers la guerre transporter des millions d’hommes,
Dont beaucoup ne sont jamais revenus.

Tu es aussi l’espoir pour nombreux compagnons
Comme ce légendaire Doleur nommé beau desir
Bienfaiteur du boulanger, il mérite ce nom.
Il est partie sans lui, Odésie était le navire

Combien de compagnons et d’aspirants
Au printemps ont noués leur baluchon,
Te choisissant pour la conduite et ses chants ;
Délaissant bien aimée et vieux patrons.

Tu es le témoin de nos désaccords
Quand pour les rites nous nous divisons
La paix revient grace à un pays et ses éffort
Brive la vue naître, bon courage voila son nom.

Puis il faut défendre la mere patrie
Contre l’envahisseur, les soldats teutons.
Nos itinerants, par ta route quittent notre ville
Beaucoup ne reviendront jamais du front.

Au onze du mois de novembre, c’est terminé,
S’en ai fini du bruit sourd des maudits canons
Nos pays sur le cœur, couleurs accrochées
Vont recevoir un enfant d’Arcachon

Il a seize ans, c’est encore un gamin
A bas le reglement, on le reçoit compagnons.
De la France, il emprunte tout les chemins
L’enfant chéri, il est fier de porter ce nom.

Puis, quand les chenilles des chars du fascisme
Viennent ébranler et meurtrir tes fondations.
Nos vieux rituels et anciens catéschismes
Dans tes entrailles trouvent protection.

Mais mon ami, tu es bien trop humide
Nos parchemins deviennent pauvres chiffons
Alors, par une décision des plus rapides
C’est un cimetière que nous choisissons.

Notre étendart remplace la croix gammée
Les compagnons construisent de grandes maisons.
Chantant les hymnes à la fraternité
Du compagnonnage elles seront le fleuron.

Deux enfants de Bordelais l’enfant chéri
Dont un fier courageux et vaillant mitron
Le drapeau tricolore ornerat son col réjouit
Tous les deux seront reçu compagnons.

Aujourd’hui, sur tes épaules reunies
Pour jeter une couronne à tes pieds
Elle est pour nos frères passés dans l’oubli
Du cercueil que nous n’avons pu accompagner.

Flottant sur tes eaux, vers l’océan
Rejoindre les cendres de notre vieux compagnon
C’est Va de bon cœur, notre frère et corporant
Comme nous aimions écouter tes belles chansons

Nous jurons tous, aujourd’hui devant toi
De servir et reste fidèle au Devoir
De garder toujours cette profonde foi
Qui a revêtu tous ces compagnons de l’espoir.

Ces quelques lignes doivent être signées
Comme le veut la vieille tradition
C’est en Picardie que l’auteur est né
La fidelite, voila son nom et sa mission.

Pays Bourcier, Picard la Fidélité, C.P.R.F.A.D.
Moscou le 7 juillet 2013, jour de mes 48 ans.

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