« Le pain dans la grande guerre » (10)

Le pain du poilu

« Les farines employées à la fabrication du pain de troupe proviennent des blés achetés par les fonctionnaires de l’intendance militaire.

 Les farines de munition contiennent l’intégralité des fleurs et celle des gruaux repassés sous la meule; elles sont blutées, savoir celles du blé tendre exotique ou indigène à 18 ou 20 % ; celles du blé dur d’Algérie et d’autres provenances, à 12 %.

 En France, les deux essences sont mélangées dans la fabrication du pain, soit par moitié, soit à raison de 2/3 de farine tendre et de 1/3 de farine dure. »

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Lorsqu’il n’y a pas de levain préparé d’avance, il faut 17 à 18 heures, et quelquefois jusqu’à 36 heures pour en fabriquer. Le pétrissage dure de 30 minutes à une heure, la fermentation en panetons, de 20 à 45 minutes, la cuisson, de ¾ d’heure a une heure, le ressuage, de 14 à 20 heures.
Le pain de munition pesant 1 kg 500 représente deux rations journalières de 750 grammes. Sa forme est ronde, son diamètre est d’environ 27 cm et sa hauteur de 9, 7 cm. La blancheur du pain, sa nuance et sa saveur sont intermédiaires entre celles du pain de première et de deuxième qualité des boulangeries civiles.

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L’arrivée de la nourriture dans une tranchée, gamelles dans chaque main et les boules de pain à l’épaule. 

… pas du goût de tous !

Lors de l’invasion de la Belgique l’armée belge est brusquement transportée en France et durant cette période de réinstallation et de réorganisation, elle n’a pas d’autre solution que de fournir à ses hommes le pain de l’armée française.
Mais ce pain au levain possède une saveur « surette », différente de celle du pain auquel les soldats belges sont accoutumés, et il n’est guère apprécié d’eux. Sa différence fondamentale provient de ce que les boulangeries militaires belges ensemencent leurs pâtes avec de la levure fraîche, alors que les boulangers français utilisent le levain.
Vu l’importance de cet aliment, l’intendance belge se mit sans tarder à l’œuvre et des manutentions militaires belges furent bientôt installées à Adinkerke et Bourbourg, où fut fabriquée, selon leurs propres techniques, la totalité du pain destiné à leurs troupes.

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Soldat français dans les Vosges, à 1230 mètres d’altitude et à moins 20 degrés, coupant le pain à l’aide d’une scie à bois

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Le pain des chasseurs alpins.

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Est-ce le dernier morceau de pain avant la mort ?…

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Sculpter les croûtons de pain sec… une façon de « sortir » de l’horreur…

Laurent Bourcier, Picard la Fidélité, C.P.R.F.A.D.

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