Labyrinthe.

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Nous savons tous, ce qu’est un labyrinthe, symbole universel utilisé depuis très longtemps, l’étymologie grecque signifie méandre, voici une petite revue de son origine en image.

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Labyrinthe préhistorique gravé dans la roche des Alpes italiennes.

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« Roches de mémoire » de -2500 à -500 av JC dans les hauteurs des Alpes françaises et italiennes.

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L’une des plus anciennes représentations connues de labyrinthe, sur une tablette d’époque mycénienne à Pylos.
Musée national archéologique d’Athènes

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Labyrinthe digital situé à l’entrée de la cathédrale de Lucques (Italie).

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Labyrinthe de la cathédrale d’Amiens

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 Labyrinthe de l’église Saint Vital, à Ravenne en Italie du VIe siècle.

Le célèbre labyrinthe de la cathédrale de Chartres.

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Le labyrinthe de la cathédrale de Chartres a été construit en même temps que l’édifice gothique, au début du XIIIe siècle ; il est plus précisément contemporain du pavement de la cathédrale et est positionné entre la troisième et la quatrième travée.

À Chartres, il a un diamètre de 12,89 m., la largeur du chemin est de 34 cm et la longueur totale d’environ 260 m. Ses contours sont en pierre sombre (qui vient sans doute des Ardennes) et la place des joints a été soigneusement étudiée par les bâtisseurs pour utiliser un nombre restreint de différents gabarits ; les pierres blanches (de la carrière de Berchères, comme celles qui ont servi à bâtir l’édifice) sont au nombre de 272, le nombre de jours de la gestation chez les humains. Cent treize « dents » noires entourent le labyrinthe à l’extérieur, et une rose à six lobes se trouve en son centre.
Cette construction est un point géométrique important de la cathédrale : si l’on projette la façade occidentale sur le pavement, le labyrinthe et la rose ouest se superposent parfaitement, et le centre de la rose (où est représenté le Christ en majesté) correspond parfaitement au centre du labyrinthe.

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Le labyrinthe fait référence à un épisode bien connu de la mythologie grecque : l’histoire de Thésée et du Minotaure. Tous les 9 ans, la ville d’Athènes devait livrer à Minos, roi de Crète, 7 jeunes garçons et 7 jeunes filles qui étaient dévorés par un monstre, le Minotaure, enfermé dans un labyrinthe construit par l’architecte Dédale ; Thésée, le fils du roi d’Athènes, se révolta contre cette atrocité et décida de tuer le Minotaure ; après avoir accompli cet exploit au cœur du labyrinthe, il parvint à en sortir et retrouver son chemin grâce à une pelote de fil qu’Ariane, la fille du roi Minos, lui avait donnée et qu’il avait déroulée jusqu’au centre. D’après les historiens de l’art, la plaque centrale du labyrinthe de Chartres devait représenter le combat de Thésée et du Minotaure.
Mais à l’inverse du labyrinthe crétois, les labyrinthes de cathédrales ne sont pas des lieux où l’on peut se perdre, avec des impasses et des retours en arrière, et celui de Chartres ne fait pas exception : il n’y a qu’une seule entrée et qu’un seul chemin, que l’on suit au fil de courbes, des virages et des demi-tours, qui peuvent symboliser les difficultés de la vie ; on s’approche d’abord du centre pour s’en éloigner ensuite avant d’y revenir ; ce cheminement permet un parcours de réflexion, méditatif ou initiatique, et permet de se retrouver, d’aller au centre de soi-même ; c’est la métaphore d’un voyage spirituel.


Le labyrinthe de Chartres est connu dans le monde entier et fascine par le mystère qui a présidé à sa construction et son utilisation : il n’existe aucun document d’archives contemporain de la construction de la cathédrale relatif aux travaux, et moins d’une dizaine de mentions dans les sources historiques entre le Moyen Âge et 1870 ; il a fait couler et fera couler encore beaucoup d’encre, de même qu’il a donné lieu à de multiples interprétations quant à sa fonction et son usage religieux, spirituel, ésotérique, tellurique, etc. Les publications à son sujet sont innombrables depuis les années 1970, et son succès est tel que le chanteur britannique Sting se l’est fait tatouer entre les omoplates ; il l’a également fait reproduire dans son jardin, comme beaucoup d’autres amateurs de ce symbole universel du chemin de la vie terrestre vers la vie céleste.

 

 

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Labyrinthe de la basilique de Saint Quentin, dans l’Aisne.

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Le labyrinthe de Reims, malheureusement disparu en 1779 a été adopté comme logo représentant les monuments historiques en France.

Il en existe encore dans d’autres cathédrales françaises comme à Amiens (Somme), voir plus haut, Mirepoix (Ariège), Poitiers (Vienne), Saint-Omer (Pas-de-Calais), dans la basilique de Saint-Quentin (Aisne) et la salle capitulaire de Bayeux (Calvados).

Ceux des cathédrales de Reims, Auxerre, Sens et Arras ont été détruits aux XVIIe et XVIIIe siècles, à une époque où l’on avait perdu leur signification et leur intérêt.

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Labyrinthe moderne, de pierre sur eau, à Nimègue aux Pays-Bas.

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Pour finir, le labyrinthe est aussi un jeu, un petit clin d’œil à un ami, visitez les centaines de labyrinthes réalisés par Philippe Fassier.

Laurent Bonneau Normand la Fidélité CBRFAD

Commentaires concernant : "Labyrinthe." (1)

  1. Magnifique site, un régal, merci

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