La Marque secrète, pas si secrète. 2/2

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Dans la première partie sur cet article « La Marque Secrète, pas si secrète que cela » publiée le 15 juillet 2013, nous avons découvert que les Compagnons boulangers du Devoir font apposer les cachets de Sainte-Baume sur leurs passeports compagnonniques et cela au moins depuis 1836 (date de la plus ancienne marque Secrète connue à ce jour portant ces cachets).

Mais la marque Secrète des Compagnons boulangers était il le seul document à recevoir ces cachets ?

Deux nouveaux documents nous démontrent que non.

Le premier est une « carte d’aspirant » boulanger délivrée par les Compagnons boulangers du Devoir de la ville de Nîmes au dénomme Adrien THIBAULT, reçu aspirant à Toulouse le 12 mars 1855.

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Carte d’aspirant d’Adrien THIBAULT.
Nous observons les cachets de Sainte-Baume aux deux angles supérieurs (Cachets des villes de Nîmes, Marseille, Toulon, Lyon, Dijon, Troyes, Paris, Orléans, Blois)

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 Adrien THIBAULT est reçu Compagnon boulanger du Devoir dix ans plus tard à Bordeaux, les 15 aout 1866 à l’âge de 28 ans, sous le noble nom de Bordelais le Juste.
Cachet des Cayennes de Bordeaux, Rochefort, La Rochelle, Nantes, Tours, Lyon, Dijon, Marseille, Sens, Montpellier.

 (Les chiffres ayant été ratures à la plume, un doute existe pour Lyon et Sens)

Le second document est le pouvoir de délégation octroyé par la chambre administrative de Paris et de Blois à Constant BOUTIN, Saumur Plein d’Honneur, en 1861.
Pouvoir afin de visiter l’ensemble des Cayennes suite à la reconnaissance des cordonniers bottiers, blanchers chamoiseurs, et tondeurs de draps le 9 décembre 1860, afin de vérifier les comptes, changer l’ensemble des cachets (cachet uniforme pour toutes les Cayennes), et distribuer les nouvelles constitutions manuscrites (les constitutions des cayennes de Tours et Bordeaux se trouvent au Musée du Compagnonnage de Tours)

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 Pouvoir remis à Constant BOUTIN, Saumur Plein d’Honneur.

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Le pouvoir a reçu les cachets de Sainte-Baume en avril 1861, date du passage de Saumur Plein d’Honneur à Marseille et Toulon.

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Qu’est-ce qui pouvait donc pousser les Compagnons boulangers à faire apposer les cachets de Sainte-Baume sur leur marque secrète, les aspirants sur leur carte de réception a l’état d’aspirant et sur d’autres documents officiels ?

Nous trouvons dans le « règlement de la société des Compagnons boulangers du Devoir du tour de France », rédigé en 1861 par Jean-Baptiste ENTRAYGUES, Limousin Bon Courage, au sujet des conduites accordées aux compagnons. Lisons-en l’article 264 :

« Pour le PEV, il lui sera accordé de droit une conduite générale, après avoir fait son service pendant trois mois révolus ; tout compagnon ayant fait le pèlerinage de la Sainte-Baume a droit a une conduite générale. »

Cet article a certainement encouragé les compagnons boulangers à visiter la Sainte-Baume et y faire apposer sur leur marque secrète ses cachets, afin de justifier de leur passage et ainsi avoir droit à la conduite générale.

Mais ces règlement datent de 1861 alors que les cachets de Sainte-Baume sont attestés un quart de siècle plus tôt. Même si ENTRAYGUES n’a fait que reproduire un article antérieur, ou coucher par écrit une règle orale, la raison n’est surement pas la… car les aspirants qui n’ont pas droit aux conduites générales font aussi apposer les cachets, et un document « administratif » le pouvoir de Constant BOUTIN, Saumur Plein d’Honneur reçoit aussi les cachets !

Mais une nouvelle question s’est présente à nous, les boulangers sur le tour de France étaient-ils-les seuls compagnonnages à faire apposer les cachets ?

Il semblerait que non, en effet a la page 165 d’une étude intitulée « La Sainte-Baume », publiée en 1838 dans la revue de Marseille, Fortuné CHAILAN évoque le pèlerinage des jeunes couples et des Provençaux en général à la Sainte-Baume :

« Les habitants de la Provence ne sont pas les seuls à vénérer la Sainte-Baume ; il y a une classe de compagnons, dits du devoir, qui sont obligés, avant d’être reçus dans le compagnonnage, d’aller visiter la Sainte-Baume. Pour prouver que le pèlerinage a été accompli, ils sont tenus de montrer au moment de leur réception le sceau de la Sainte-Baume que le garde de la chapelle appose sur leur livret, et les rubans de Saint-Maximin, qui leur sont remis par la MÈRE reconnue en cette résidence.

Aussi chaque aspirant compagnon ne manque-t-il pas de s’inscrire sur le registre que le garde de la chapelle tient à la disposition des visiteurs. C’est un curieux album que ce livre ; on y lit toutes sortes de pensées avec toute sorte d’orthographe ; j’ai lu sur une page ceci : « Simon Lafranchise, dit Bourguignon, maréchal-le, natif de Ligny, aspiran compagnon du devoir, département de Lionne, a eu cloneur de visiter la Sainte-Baume etc. Signé, Lafranchise. »

Le « livret » invoque n’est sûrement pas le « livret d’ouvrier » mais une pièce compagnonnique. Nous constatons que la pratique du sceau sur un document et sur les couleurs concerne plusieurs corporations. Les Compagnons boulangers qui, de 1810 à 1860, sont toujours à la recherche et à la quête de leur identité de Compagnon du Devoir, adoptent très rapidement et forcement les pratiques des différentes corporations du devoir, les « singes » afin de s’affirmer en ayant des pratiques identiques aux sociétés du Devoir, mais dans cette apposition de sceau de la Sainte-Baume, nous avons aussi d’une certaine façon la volonté de sacraliser, sanctifier le document sur lequel est appose le cachet, en l’occurrence le document le plus précieux du Compagnon, sa Marque Secrète, mais aussi, comme nous l’avons découvert sur un document « administratif », le pouvoir octroyé à Saumur Plein d’Honneur en 1861.

Une chose très importante qu’il faut garder à l’esprit, afin d’être dans le contexte, c’est que les cachets de Lambert Alphonse, de Honnoraty, des pères dominicains et antérieurement s’il y en a eu des moines trappistes (de 1824 à 1833) puis par des pères capucins (leurs successeurs de 1833 à 1835), n’étaient pas réserves aux Compagnons du Devoir, ils étaient destinés à tous pèlerins qui souhaitait ce « souvenir » de Sainte-Baume, de la même façon par exemple, de nos jours les cachets pour les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle.

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Les Marques secrètes de Compagnons boulangers du Devoir revêtues des sceaux de la Sainte-Baume connues à ce jour, la date correspond non pas au passage à la Sainte-Baume, mais à la réception :

Poitevin l’ami des Compagnons,1836.

Pierre THERON, Bordelais l’ile d’amour, 1842.

Alexis ESMEROY, Bordelais l’ami du Devoir,1850.

Eugène BOUANNE, Saintonge la couronne, 1852.

Victor GOURDON, Angevin bon courage, 1853.

Adrien THIBAULT , aspirant, futur  Bordelais le juste, 1855.

Francois LACAZE , Gascon le vertueux,1866.

Jules PERIER, Libourne la résistance, 1875.

Joseph CESNEAU, Manceau l’ornement du Devoir, 1883.

Elie LEROUX, Tourangeau l’Etoile du Devoir, 1884.(signataire du registre d’Audebaud le 3 mai 1885)

À ce jour, nous n’avons pas encore trouvé une marque secrète de Compagnons boulangers d’entre les deux guerres avec cachets de Sainte-Baume. Nous pourrions être porter à croire trop rapidement que c’est la maudite guerre qui, suite à la baisse énorme des effectifs, entraine cette absence…il n’y a presque plus de Compagnons sur le Tour, donc personne à la Sainte –Baume… pas de marque Secrète avec les cachets.

Mais de nombreuses études, en particulier de Laurent BASTARD, conservateur du Musée du Compagnonnage de Tours et Jean Michel MATHONNIERE, Historien, nous ont démontrent ces dernières années qu’ils n’étaient plus question de traiter, comme cela la été souvent fait antérieurement, de l’histoire du Compagnonnage, mais de l’histoire DES Compagnonnages.

Analysons donc les boulangers et le paysage de ce compagnonnage dans le sud de la France à la fin du 19e siècle!

Une étude du registre de Louis Octave AUDEBAUD, sur les passages des Compagnons boulangers à la Sainte-Baume, nous fait constater que de 1884 (première signature d’un Compagnon boulanger) a 1890, nous avons uniquement 8 passages ; de 1890 à 1900, 2 passages ; de 1900 à 1910, 7 passages dont 3 compagnons et un père des Compagnons boulangers, ensemble à la même date ; en 1911, 2 passages ; et plus rien jusqu’à sa fermeture en 1921.
Les Compagnons boulangers du devoir ne parcourent donc plus les chemins de la Sainte-Baume à partir de 1890 (a part quelques exceptions) la Grande guerre n’est donc pas à l’origine de leur désaffection de la Sainte-Baume.

Par décision du congrès de Blois en 1895, les Cayennes de Marseille et Toulon sont mises en sommeil pour adhésion à l’Union compagnonnique ; le Cayenne de Toulouse qui est l’étape entre Bordeaux et la Provence est aussi mise en sommeil pour adhésion à l’Union compagnonnique, ainsi que les Cayenne de Lyon et Dijon qui sont les étapes entre Paris et la Provence. Les deux autres cayennes du sud de la France, Nîmes et Montpellier rencontrent de grandes difficultés à maintenir une activité.
Le Cayenne de Nîmes, de 1884 à 1889 ne fait aucune réception, un réveil a lieu de 1889 à 1905 avec 25 compagnons recut, mais de 1905 à 1920, c’est à nouveau l’absence de réception, deux en 1920 et au sommeil jusqu en 1929…
Le Cayenne de Montpellier est mise en sommeil officiellement par la chambre administrative de Paris en 1897 pour inactivité. Un sursaut a lieu à Pâques 1901 ou trois compagnons sont reçus.
Ce seront les derniers… Les compagnons boulangers de cette ville ne résistant pas a la vague syndicaliste dont Montpellier est l’un des fers-de-lance.

Il est donc facile désormais d’apporter réponse au pourquoi les Compagnons boulangers du devoir ne fréquentent plus couramment la Sainte-Baume à partir de 1885. Les Cayennes du sud et du sud-est mis en sommeil, inactivité pour d’autres… La ville la plus méridionale du tour de France était désormais Bordeaux.
Le Tour de France des Compagnons boulangers du devoir se resume à cette fin de 19e, d’Est en Ouest à Troyes, Paris, Blois, Tours, La Rochelle, Bordeaux.
La Sainte-Baume est désormais bien loin du tour de France et des preoccupations du compagnon itinerant!

Cette démonstration pour en arriver à la conclusion qu’il a de très forte probabilité pour que nous ne trouvions jamais une marque Secrète de Compagnons boulangers avec les cachets de sainte-baume postérieure à 1890.
Celle que nous connaissons d’Élie LEROUX, Tourangeau l’Étoile du Devoir fait très certainement partie des dernières à être « marquée » du sceau de la Sainte-Baume (présentée dans la première partie).

Dans la première partie de cet article publie le 15 juillet 2013, j’écris qu’en 1921, le registre de Louis Octave AUDEBAUD, Provençal la fidélité est fermé (dernière signature de passage septembre 1921) et qu’il faut attendre 1947 pour que l’Association Ouvrière des compagnons du Devoir, ouvre un nouveau registre.

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Nous pourrions penser que la fermeture de ce registre fin 1921 et le décès de Louis Octave AUDEBAUD, Provençal la fidélité l’année suivante entraine évidement l’arrêt de la pratique de l’apposition des cachets de Sainte-Baume sur les couleurs des compagnons de passage, le registre et les cachets allant de pair.

Un article publie dans « Le Compagnon du tour de France » le 15 octobre 1930 ou il est question d’une façon ironique de la montée du compagnon René BADAIRE, Montauban la ferme volonte (premier aspirant boulanger du Devoir reçu à l’Union Compagnonnique de Tours) le 11 mai 1930, nous informe du contraire !

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René BADAIRE, Montauban la ferme volonté, Compagnon boulanger du Devoir de l’Union Compagnonnique.

« Au fil de la route »

le P. : Badaire a fait un bien beau voyage. Il a accompli un pèlerinage qui malheureusement peu de CC . : entreprennent à l’époque actuelle.
Le P. Badaire a ressenti ce que le « fil de la route » d’aout a essayé de communiquer au CC du D, mais il ne paraît pas avoir gravi l’échelon supérieur, l’échelon du Saint-Pilon.
S’il l’eut accomplie, cette dernière étape lui aurait appris qu’un C du D n’est jamais au terme de sa tache, jamais au bout de sa route ; que quand il croit avoir mérité récompense, jamais il en est aussi éloigné.
Ce qui est arrivé à Badaire, est on ne peut plus compagnonnique, c’est du pur symbolisme.
Il n’y a aucune place pour le hasard dans aucun acte compagnonnique un C ne doit jamais marcher à l’aveuglette aucun de ses actes compagnonniques ne doit être accompli sans que tout dans son exécution ait été réfléchi, pesé, muri.
La route est ardue, le fil en est mordant.

Le rigide, le farouche, l’incorruptible garde des Sceau des CC D D n’appose son coup de tampon qu’a bon escient.
Si avant d’accomplir son louable pèlerinage, le P. Badaire c’était au préalable informe auprès de sa société des conditions qu’il fallût qu’un C du D remplisse pour que Drouet envoie le coup de tampon suprême, il n’aurait eu aucune déception, aucune plaie ne serait béante à son coeur.
Depuis trop longtemps on a pris l’habitude de traiter les règlements par-dessous la jambe, on parle de violer les statuts, on les viole avec un sans gene effrayant, qui fait augurer mal pour l’avenir.
Pour un oui ou pour un non, ont interprète un statut au mieux de sa commodité, on passe outre même, et, selon qu’on a plus ou moins du toupet, ça passe.
Le cerbère Drouet, qui se tient à la sortie de la grotte bien qu’un peu en arrière, ait si bien compris qu’il fallait en finir avec se laisser aller, que ma foi, il ne lui suffit pas qu’un compagnon soit monte a au Saint baume en compagnie d’un ou plusieurs compagnons attestant l’authenticité de la grimpée, il veut avoir les preuves écrites signees, dument tamponnées que ce compagnon est en règle avec sa société, c’est régulier, c’est compagnonnique.
Dans ma corporation, chaque compagnon faisait partir son cheval avant lui et il le fait encore
Le voyage du P. Badaire agréable à accomplir bien que rude, le printemps prochain sera pour lui un plaisir de le recommencer, avec son cheval sellé cette fois, et le P. : Drouet se fera un plaisir de sceller les rubans
À propos, je remarque que notre P. : Badaire à négligé a la suite de son nom et de sa profession de mentionner le rite auquel il appartient un oubli sans doute, mais j’aime assez les précisions en fait de compagnonnage, on en voit tant sur les chemins.
Le fil est casse, la route est à bout.

F. :F. : C. :

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Ceux qui nous intéressent plus particulièrement :

« Le rigide, le farouche, l’incorruptible garde des Sceau des CC D D n’appose son coup de tampon qu’a bon escient ».

En 1930, les cachets de Sainte-Baume sont toujours apposés lors du passage des Compagnons à la Sainte-Baume…

 « …informe auprès de sa société des conditions qu’il fallût qu’un C du D remplisse pour que Drouet envoie le coup de tampon suprême… »

Gustave DROUET, né le 8 octobre 1868 à Épargnes (Charente-Maritime), Saintonge la fidélité, Compagnon forgeron du Devoir domicilie à Marseille au 19 rue Magenta, 27 rue Fontange, membre du Ralliement des Compagnons du Devoir, section de Marseille, Chevalier de l’Ordre de Maître Jacques et de Soubise en 1921, il exerce la fonction de président de cette section en 1928. C’est donc Gustave DROUET, Saintonge la fidélité qui a la charge d’apposer les cachets sur les couleurs des Compagnons du Devoir, et peut-être sur les « Passeport Compagnonnique » des Compagnons des corporations ou cette pratique existe, tels les boulangers.

– « .. qui se tient à la sortie de la grotte bien qu’un peu en arrière… ».

Pour évoquer son adresse sur Marseille et non sur la Sainte-Baume.

-«… il veut avoir les preuves écrites signées, dument tamponnées que ce compagnon est en règle avec sa société, c’est régulier, c’est compagnonnique… »

Les Compagnons doivent montrer leur Marque Secrète, cheval, affaire ou autres carrés.

-«… il veut avoir les preuves écrites signées, dument tamponnées que ce compagnon est en règle avec sa société, c’est régulier, c’est compagnonnique… »

Les compagnons doivent montrer leur Marque Secrète, cheval, affaire ou autres carres.

-« ..avec son cheval sellé cette fois, et le P. : Drouet se fera un plaisir de sceller les rubans… »Le Compagnon forgeron DROUET appose bien le cachet sur les couleurs, mais il n’est pas question d’apposition sur les « passeports compagnonniques », les compagnonnages concernés ayant très certainement abandonnent cette pratique depuis longtemps.Pour ce qui est de ce fameux « cerbère Drouet », c’est l’Historien de la Sainte-Baume Compagnonnique, Rene LAMBERT, Provençal la Fidélité, Compagnon Charron-Carrossier du Devoir qui nous éclaire a son sujet.Commençons par nous remettre dans le contexte, la guerre de 14-18 a saigné les rangs des Compagnons du Devoir et le livre de passage à Saint-Maximin témoigne d’une désaffection à peu près complète du pèlerinage des compagnons.

La Fédération Compagnonnique de la Seine, par la plume d’Abel BOYER, Périgord coeur loyal, Compagnon maréchal-ferrant du Devoir, prend contact avec Louis Octave AUDEBAUD, Provençal la Fidélité et celui-ci consent, en date du 10 août 1920, à lui « vendre son matériel à frapper les couleurs et divers accessoires ».

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Abel BOYER, Périgord Coeur Loyal  à Asnières en 1932

Mais les cachets ne font pas partie du lot, ils sont confiés, certainement par le compagnon Abel Boyer, à la garde du Compagnon forgeron du Devoir Gustave DROUET, Saintonge la Fidélité pour servir à frapper les couleurs des compagnons du Devoir ayant fait le voyage à la Sainte-Baume et cela, à l’issue d’un interrogatoire serré, mais aussi très probablement après avoir montré leurs documents compagnonniques, comme nous en informe l’article que nous avons lu précédemment.
À la suite du Compagnon DROUET, les cachets sont conservés par le Compagnon maréchal-ferrant du Devoir Guillaume PORTIER, Bordelais l’Ami du Devoir, domicilie au 122 rue Ferrari à Marseille qui assure le même service jusqu’à la déclaration de la Seconde Guerre mondiale.
Ce Compagnon solidaire avec les Compagnons maréchaux d’Avignon* qui après guerre refusent d’adherer à l’Association Ouvrière des Compagnons du Devoir refuse bien sur de remettre les cachets à celle-ci.

Un accord ne fut trouvé que vers 1960 par l’intermédiaire du Compagnon menuisier du Devoir Paul le Bordelais ;  PORTIER, Bordelais l’Ami du Devoir accepte enfin de confier les cachets au Compagnon Charron carrossier du Devoir LAMBERT, Saintonge la Clef des Coeurs, père de René LAMBERT, Provençal la Fidélité, du fait que son entreprise se trouve sur la route de la Sainte-Baume.

Étant donne la mise en place de nouvelles couleurs en velours par l’Association Ouvrière des Compagnons du Devoir, marquées de la Sainte-Baume au fer chaud, ces cachets après-guerre ne seront jamais utilisés. Ils sont remis en 2013 par le Compagnon charron carrossier du Devoir, René LAMBERT, Provençal la fidélité, qui en était le gardien à la suite de son père, au Centre de la mémoire des Compagnons du Devoir à Angers.

Je tiens a remercie René LAMBERT, Provençal la Fidélité, Compagnon Charron carrossier du Devoir pour m’avoir communiqué ces nombreuses informations

Deux grandes questions s’ouvrent désormais à nous…

Ou se trouve le « registre que le garde de la chapelle tient à la disposition des visiteurs» évoqué dans l’étude de Fortuné CHAILAN intitulée « La Sainte-Baume », publiée en 1838 dans la revue de Marseille ??

Gustave DROUET, Saintonge la Fidélité avait-il ouvert lui aussi un registre pour les Compagnons passant chez lui se faire apposer les sceaux de la Sainte-Baume ?… Et si oui…où est-il aujourd’hui ?…

* La société des Compagnons maréchaux d’Avignon enfantera la société des Compagnons peintre vitrier du Devoir, adhérente à la Fédération Compagnonnique des métiers du bâtiment.

Laurent Bourcier, Picard la Fidélité, C.P.R.F.A.D. 

– La Marque secrète, pas si secrète. (1) –

Commentaires concernant : "La Marque secrète, pas si secrète. 2/2" (4)

  1. Laurent Bourcier a écrit:

    Chers lecteurs,
    Une autre marque secrete de CBDD avec cachet de Sainte Baume a ete decouverte, il s’agit du document d’Arthur Mahoudeau, Tourangeau le bien aime du tour de France, recu a l’Assomption 1876 a Toulouse, ne vers1854 a Saunay ; Les cachets sont : Toulouse, Montpellier, Nimes, Marseille, Toulon, et deux cachets de sainte Baume differents, tout les deux sur la circonference de la MS avec les cachets de cayennes, le premier circulaire, Sainte Baume Marie Madeleine, le second, ovale ,Saint Pillon; suivent les cachets de cayennes de Saint Etienne, Lyon et trois autres indechiffrables. .(Archives cayenne de Bordeaux CBPDDAOCDD)

    Absence dans l’etat civil de Saunay de la naissance d’un MAHOUDEAU Arthur, mais il est possible qu’il s’agisse de MAHOUDEAU Elenthère, un prénom peu courant qui aura été lu « Arthur ». Celui-ci est né le 19 octobre 1853 a Saunay.

    Merci a Mr Bastard pour cette information au sujet de ce Mahoudeau!

  2. Laurent Bourcier a écrit:

    Chers lecteurs,
    Mosieur Laurent Bastard, conservateur du Musee du Compagnonnage de Tours nous informe d’une erreur dans notre texte, il ne s’agit pas de BOUANNE Eugène mais de BORIANNE Jean Michel Eugène, né le 24 octobre 1833 , fils du boulanger Auguste BORIANNE.
    Merci a lui!

  3. Manu des iles a écrit:

    Article très très intéressant , il nous pose aussi beaucoup de questions, mais cela nous permet de connaitre un peu plus certaines facettes inconnues ou mal connues des Compagnonnage ,
    Un petit renseignement Picard, quel est cet « ordre des compagnons de Maitre Jacques et de Soubise ?
    Je me régale toujours autant en lisant certains noms de nos Frères Compagnon, on à le ressenti de l’époque par ces noms fabuleux

    • Laurent Bourcier a écrit:

      TCF Manu des Iles
      L’Odre des Chevaliers de Maitre Jacques et du pere Soubise est une distinction (medaille) cree par la caisse de retraite »Le ralliement des Compagnons du Devoir » qui est nee en 1880 a Nantes. Ce Ralliement ayant egalement pour but de contrer le developpement de l’Union Compagnonnique , en rassemblant les Compagnons dit « restes fideles au Devoir » dans un meme groupement.
      Cette distinction etait faite pour honorer et mettre en valeur les Compagnons qui dans leurs regions respectives oeuvraient pour le devellopement des sections du Ralliement.
      Parmis les illustres Compagnons boulangers qui ont recu cette medaille, nous trouvons le fameux Entraygues, Limousin bon courage
      Le dernier a recevoir cette distinction chez les CBPDD est le Compagnon Papineau, Blois l’ami du travail en 1961.(voir l’article « Papineau trois generations de boulangers blaisois »
      Cette distinction estt abolie vers 1965…
      En esperant avoir repondu a ta question.
      FR
      PLFCPRFAD

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