Edeline, Normand la Haute Conscience.

Sans titre8

Constant Eugène Ludovic Edeline, Normand la Haute Conscience.

 

Championnat Normandie Rouen Le Havre mai 1910 ; photo L.Senac, 22, rue de Metz, Mantes, Succursale à Meulan. (Archives familiales)

Cette biographie que nous vous présentons aujourd’hui, est celle d’un Compagnon très consciencieux, très ordonné et très conservateur. En effet, nous avons la chance, grace à la gentillesse et générosité  Mm Patricia EDELINE, arrière-petite fille  de Normand la Haute Conscience, de pouvoir vous présenter de nombreux certificats de travail nous rapportant les premiers pas de la vie professionnelle de celui-ci.

Au nom du CREBESC, qu’elle soit triplement remercié.

Constant Eugene Ludovic EDELINE est né à Cahagnes (Calvados) le 5 juin 1892 au domicile de son arrière-grand-pere âgé de 92 ans, percepteur en retraite. Fils de Marie Jeanne Léonie EDELINE , âgé de 23 ans, célibataire. Le père de Marie Jeanne (huissier au tribunal de Vire) était décédé quelques années plus tot au même domicile. Son arrière grand-mère décédée quelques mois avant sa naissance s’appelait Constance. Il a du hériter son nom d’elle…

Sa mère le confie, vers l’age de 2 ans à l’Hospice St jean de Caen, la DDASS de l’époque….

Parcours d’apprentissage (copie des certificats émis par les professionnels correspondants)

Les premiers pas se font à Bayeux, (entreprise non identifiée) du 10 Février 1906 au 14 juin 1906, le jeune Constant, qui à 14 ans, est porteur de pain :

Sans titre9

Sans titre10

Puis veut commencer a travailler la pâte au Tronquay, Alphonse Langlois juin 1906. Quelques jours d’essais comme apprenti boulanger qui malheureusement se seront pas concluant pour Constant :

Sans titre11

Sans titre12

« Je certifie que le sieur Constant Edeline s’était engager comme apprenti boulanger mais n’étant pas assez fort, je n’ai pu le garder. Je n’ai que des éloges à faire de sa personne, probité et bonne conduite, et bien volontaire. Tronquay 18 juin 1906. V.Alphonse Langlois au Tronquay. »

Sans titre13

Une boulangerie, Route de l’église au Tronquay.

De novembre 1908  à 21 février 1909, Constant a 16 ans, il est au  Havre chez  J. Devaux, et cette fois ci entant que garçon boulanger:

Sans titre14

Le garçon boulanger à l’oeuvre au pétrin, l’étouffoir à ses côtés. (Auteur René Janssens)

Sans titre15

Constant a 17 ans, il est à Rouen domicilie chez un logeur/placeur d’ouvriers boulangers : « Sainte Croix, logeur d’ouvriers boulangers », de  février 1909 à 24 février 1910 :

Sans titre16

Ce certificat nous laisse supposer qu’il a travaillé chez au moins un autre patron à son arrivée à Rouen (de mars à avril 1909), et même situation après son depart de chez BOTTE, le 4 juillet 1909.

Sans titre17

Dans cette ville il est embauché du 19 avril 1909 au 4 juillet 1909, chez G.BOTTE, 110 rue Saint Vivien :

Sans titre18

Nous remarquons sur ce certificat une appellation qui n’est plus utilisé de nos jours « Second à deux mains ». De quoi pouvait-il s’agir ?.. C’est notre ami Marc Dewalque qui nous éclaire à ce sujet, en nous indiquant que dans l’ouvrage de S.Vaury, boulanger praticien intitulé « Le guide du boulanger, indiquant les moyens à prendre pour bien fabriquer le pain.. » datant de septembre 1834 (A Paris, chez Legouix, libraire, 4 rue du Carrousel) se trouve page huit, la définition :

« L’aide à deux mains a son poste entre le brigadier et l’aide, et fait les fonctions de l’un et de l’autre : il pétrit, tourne et met au four , dans une boutique ou l’on ne fait que deux fournées, il fait tout a lui seul. On voit bien que c’est la place la plus difficile à tenir, attendu qu’elle embrasse tout les détails de la boulange, aussi pour faire un bon geindre, il faut qu’il est tenu cette place pendant un certain temps »

Constant a 18 ans, il change de département, il travaille désormais dans l’Eure, du 8 mars 1910 au 8 septembre 1911 à Nonancourt (27) comme ouvrier boulanger chez A. CHEVALIER au 28 grande rue.:

Sans titre19

A noté, le cachet de la Mairie de Nonancourt officialisant le certificat de travail.

Sans titre20

Sur le trottoir de gauche, une boulangerie se trouve juste après l’imprimerie, c’est la boulangerie CHEVALLIER  ou le jeune Constant à travailler du 8 mars 1910 au 8 septembre 1911.

Nous n’avons pas d’information sur le premier semestre 1912, nous retrouvons Constant à Chaville (Seine et Oise) chez A.Baron, 98 Grande rue, embauché entant que brigadier du 20 juin 1912 au 6 mars 1913.

Sans titre21

Le brigadier (Encyclopédie Diderot)

Sans titre22

Sans titre23

Constant a 21 ans, c’est l’incorporation dans la Marine nationale, ou il sert, du 21 juin 1913 au 31 octobre 1913,  sur le Cuirassse Henri IV entant que aide maitre d’hotel à l’office du Carré des Officiers. Il est à Bizerte en Tunisie , pour la refonte du bâtiment.

Sans titre24

Sans titre25

Le Henri IV est du 11 janvier 1913 au 1er mars 1915, en refonte à Bizerte. Le 22 mars 1915, il est envoyé aux Dardanelles, après être passé par Port Saïd, il participe aux opérations de soutien du débarquement à Gallipoli. Le 14 mai 1915, il est affecté à la 2e division de la 4e escadre, en compagnie du cuirassé Saint Louis.

Le 18 avril 1916, cette division prend le nom de Division d’Orient.Le 7 août 1917, il devient bâtiment-base des transports à Tarente, une partie de son armement est débarquée pour être utilisée à terre. Le 10 août 1918, il rentre à Bizerte ou il est placé en réserve. Il est affecté à la division des écoles le 20 septembre 1919.

Nous ne disposons pas de document qui peuvent nous permettre d’affirmer que Constant a fait la campagne des Dardanelles a bord du Henri IV.

Le 1 novembre 1913, Constant obtient un Certificat de bonne conduite  de la Marine Nationale a bord du Cuirasse Henri IV, pour « Conduite exemplaire » :

Sans titre26

Constant obtient le Brevet provisoire de boulanger coq – Marine Nationale – Boulogne s/mer, 1 septembre 1916 :

Sans titre27

Sans titre29

A Boulogne-sur-Mer. (Archives familiales)

 et le Brevet élémentaire de boulanger coq marine nationale, à Brest, le 1 Octobre 1917 :

Sans titre30

Libéré de l’engagement dans la Marine Nationale, le 8 décembre 1919 :

Sans titre31

Apres sa libération, Constant monte sur Paris ou il s’adresse très certainement au bureau de placement des Compagnons boulangers du Devoir  situé 16 rue Charlot.

Puis il est reçu Compagnon boulanger du Devoir , le jour de la Saint Honoré 1920, sous le noble nom de Normand la Haute Conscience.

Sans titre32

Extrait du livre/registre des receptions de la ville de Paris. Nous constatons une erreur dans l’inscription de Edeline Constant, sa date de naissance, il est inscrit naissance au mois de Janvier, alors que c’est juin…une erreur de transcription.

Deux mois plus tard, le 24 juillet 1920, il se marie avec Marthe ARIBAUD , dans le 5º arrondissement, il est domicilié à cette date au 16 rue Charlot, siège des Compagnons boulangers du Devoir.

Sans titre33

(Archives familiales)

Sans titre34

«  Le couple à la gauche de Marthe sont ces parents, le couple á la droite de
Constant sont les grands-parents de Marthe.
La petite fille assise devant les parents de Marthe est Genevieve la soeur
de Marthe, que j’ai bien connue.
Le monsieur en haut avec papillon est le beau-frere de Marthe. Il se peut
que l’homme à sa gauche soit le frère de Marthe, Albert.
Je sais qu’elle a deux autres soeurs mais ne sauraient les identifier.  »

Troisième rang, au centre, POULET Maçonnais l’Ami du Progrès Second en ville des Compagnons Boulangers du Devoir de la cayenne de Paris.

Nous constatons qu’il ne réalise pas de Tour de France, c’est à cette époque d’entre deux guerre très courant, peu de Compagnons boulangers voyagent (cela concerne tout les compagnonnages de cette époque), le but étant avant toute chose, de remplir les rangs, décimé par la guerre 1914 1918. De plus c’est la période mutualiste des sociétés compagnonniques, la société des Compagnons boulangers du Devoir étant  pour beaucoup, en priorité une caisse de secours mutuels.

Le couple prendra une petite boulangerie à St Maur des Fossés :

Sans titre35

La premiere boulangerie à St Maur des Fosses. Constant – Marthe – Albert beau frère de Marthe – Genevieve – soeur de Marthe. (Archives familiales)

Et ensuite à Paris 8 Rue Gay Lussac, Paris 6º (jusqu’en 1944, c’est toujours une boulangerie de nos jours)

Sans titre36

(Archives familiales)

Normand la Haute Conscience n’aura aucune activité compagnonnique après la guerre 39-45,  l’abandon de la mutualité par la société des Compagnons boulangers du Devoir en est très certainement la raison.

Sans titre37

Normand la Haute Conscience décède le 17 mars 1981 à La Queue en Brie (94)

Un fils naitra en 1923 à St Maur des Fossés, et un second au Kremlin Bicêtre en 1928.

Laurent Bourcier, Picard la Fidélité, C.P.R.F.A.D.

Commentaires concernant : "Edeline, Normand la Haute Conscience." (2)

  1. Laurent Bourcier a écrit:

    Cher Pays bonjour,
    Je viens répondre à ta question, aucun lien de parenté avec Tourangeau L F.
    FR
    PLFCPRFAD

  2. Boucherès Alain a écrit:

    Mon cher Picard,

    Encore merci pour ce très bel documentaire! J’ignorai tout de ce Compagnon boulanger! Tu as fais un travail remarquable!
    Simple question : quel est le lien de parenté avec celui que nous avons connu?
    Je redemande, de telles publications!!!
    Et dans 15 jours nous serons ensembles, à Exoudun, j’espère que tu emmèneras une bonne vodka aux piments!
    Bien fraternellement mon Frère en Devoir!
    Agenais la Tolérance CB

Envoyer un commentaire concernant : "Edeline, Normand la Haute Conscience."