Avec un coup de picmuche !

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M. Patrick FONTENEAU, après avoir visité l’exposition « Le Pain dans la Grande Guerre », nous a prêté un opuscule peu courant intitulé « Vocabulaire du Poilu et Locutions du Front », publié en 1917 chez L. Hannequin, imprimeur-éditeur à Paris, 54, avenue de Clichy.

Nous y avons relevé tous les mots et expressions en relation avec l’alimentation. Certains ne sont pas propres aux soldats de 14-18, d’autres sont toujours employés. On y remarquera que le pain n’occupe pas la première place. En revanche le vin, l’eau-de-vie et leurs conséquences sont en première ligne…

– Antidérapant : vin
– Aramon : vin rouge
– Barbaque : viande fraîche
– Becqueter : manger
– Bidoche : viande
– Blindé : homme ivre
– Bombe, bordée : fête, saoûlerie
– Boudin cavaleur : ballon captif
– Boule : pain de soldat
– Brichton : pain
– Brindezingue : homme ivre
– Casse-pattes : eau-de-vie
– Colle : riz cuit
– Court tout seul : fromage
– Crême de menthe : petit fortin mobile et automobile ; celui qui donne du courage à ses voisins de tranchées ou d’assaut
– Cricq : eau-de-vie
– Croûte (la) : le manger, les aliments
– Cuistance : la cuisine

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Au front, préparation de la « barbaque » par les « louchébems »

– Cuistancier, cuistot : le cuisinier
– Cuite : ivresse, saoûlerie
– Cure-dents : baïonnette
– Distribe : répartition d’aliments, de tabac, de vêtements, etc.
– Eau pour les yeux : eau-de-vie de marc
– Electrique : vin
– Fièvre de Bercy : ivresse
– Fourchette : baïonnette
– Fraise : tête
– Frigo : viande congelée
– Fromgi, fromton : fromage
– Galetouse : gamelle de soldat
– Gaufre : figure
– Gelé (être) : être ivre
– Gnole : eau-de-vie
– Huiles (les) : les chefs
– Jus : café
– L’avoir sec : être altéré, ou être contrarié
– Légumes (les) : les chefs
– Lichées : rasades de vin ou d’au-de-vie
– Louchébem : boucher, marchand de viande

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La « cuistance » avant la « distribe », avec un coup de « picmuche »

– Marmites : femmes de mauvaise vie ; gros obus allemands
– Mettre la ceinture (se) : se passer de manger
– Moulin à café : mitrailleuse
– Muffée : saoûlerie
– Nouba : fête, noce, saoûlerie
– Nougat : fusil
– Oeufs brouillés : Homme et femme en désaccord
– Pastis : empêtré
– Perco : bon renseignement, bonne recommandation et appareil à faire le café
– Picmuche : vin
– Pinard : vin
– Poêle à marrons : tête
– Premier jus : soldat de 1ère classe
– Pruneau : balle de fusil
– Quart : gobelet du soldat
– Quart de brie : nez
– Rab : excédent d’aliments
– Rétamé, retourné : homme ivre
– Roule-par-terre : eau-de-vie
– Saucisse : ballon d’observation

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Une « saucisse »

– Schnaps, schnick : eau-de-vie
– Singe : viande de conserve en boîte
– Surin, eustache, lingue : couteau
– Tambouille : cuisine (lieu où on fait la)
– Tartines : chaussures
– Becqueter des clarinettes : se passer de manger
– Bouffer des briques : se passer de manger
– Bouloting house : restaurant
– Bousculer le moulin à rata : faire du bruit en bousculant tout ce qui se trouve auprès de soi
– Faire saigner la pastèque : frapper à la figure
– L’avoir sec : avoir soif
– Mettre la viande dans le torchon : se mettre au lit
– Regarder défiler les dragons : se passer de manger
– S’attacher la gamelle : se sauver
– Secouer la poêle à marrons : corriger, battre quelqu’un
– Se faire sucrer : se faire blesser
– Se les caler : bien manger
– Touché en fraise : blessé à la tête

Laurent Bastard

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