« Aujourd’hui 15 août » 1944, il y a 70 ans…

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« Aujourd’hui 15 août » 1944, il y a 70 ans…

Extrait du  Journal de prisonnier d’Agenais sans reproche, Elois Mallet, compagnon Boulanger du Devoir.

« Le 15 aout 1944. Aujourd’hui, je reprend quelques lignes, maintenant, je vais pouvoir écrire, depuis avant hier  j’ai reçu mes papiers  et je couche a la boulangerie, c’est bien pratique pour moi. J’ai un bon lit, cela me change de la paillasse seulement c’est bien calme depuis 5 années que je couche avec des camarades en kommando, je trouve ça bien morose, enfin, il faut bien s’habituer à tout.

Malgré cela, tous les soir je vais rejoindre les copains au Lager de 7 heures à 10 heures et naturellement avec mon ami Robert nous allons faire notre tournée de bière , de temps en temps, une petite tournée en ville, mais pas bien loin, surtout que ça nous est défendu d’aller au café, autrement dit, pour le prisonnier, tout est défendu. 

Pour mon travail, ça va toujours très bien, très intéressant, les patrons trés gentils pour moi. Je travaille avec un Tcheque qui est bien gentil aussi, car le patron lui ne travaille pas, c’est un blessé de guerre, il n’a qu’une main et il est jeune, 22 ans, y a une jeune fille pour rester au magasin, autrement dit ce n’est que des jeunes, il y a de la gaité toute la journée. 

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Un soldat allemand ampute sur le front de l’Est.

Ici, je m’ennui beaucoup, mais cela me change des rouspeteurs que j’avais avant. Le patron a trouver une bonne confiance en moi, depuis 8 jours, c’est moi qui est pris la direction du travail et puis la place du Tcheque au four, car depuis un moment ce dernier, un peu « je m’en fou » faisais un sale boulot, maintenant cela marche bien, mais j’ai trouvé la une bonne place, je tiens a la garder si je peut jusqu’a la classe. Depuis 4 années que je peinnais chez les paysans ici, je trouve ça bon.

En ce moment nous avons une période de beau temps, tout les jours, mon travail terminé, je prend mon maillot et vais me baigner, c’est bon de se tremper dans l’eau.

Pour les événements de la guerre, parait il qu’en France ça barde avec les anglo-americains, ça sent bon la classe, ce sera t il cette année la bonne, il faut l’espérer, il serais temps, car j’ai là bas une petite femme bien aimé et deux petits enfants qui me réclament.

J’ai rencontré ici en ville pas mal de jeunes civils français qui travaillent un peu de tout métier. Je ne saurais pas dire encore mon impression sur eux. Je marquerais un peu plus loin.

Je termine pour aujourd’hui, voila l’heure ou les braves se couchent et je vais en faire autant je reprendrais ça un de ces jours.

A bientôt ma petite Mado ».

Agenais Sans Reproche

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