SOCIÉTÉ DES COMPAGNONS BOULANGERS, PÂTISSIERS RESTÉS FIDÈLES AU DEVOIR

La Nouvelle République du 1er novembre 2011

 

Les compagnons boulangers dévoilent leurs secrets.

Il y a 200 ans naissait à Blois le compagnonnage des boulangers et pâtissiers du Devoir. Un bicentenaire célébré hier par d’étranges cérémonies.
Mais qui sont donc ces hommes portant canne et ruban réunis, hier matin, en demi-cercle devant le bar Louis-XII rue Saint-Martin à Blois ?
Tout simplement des compagnons boulangers fêtant leur bicentenaire !
Venus de toute la France et même pour l’un d’entre eux de Moscou, ils ne sont pas passés inaperçus ! Tant mieux, c’était justement le but recherché.
Sous le regard intrigué de nombreux badauds et touristes, les compagnons ont proposé plusieurs cérémonies rituelles qui, d’habitude, ne se tiennent que dans une sphère très privée. Il faut dire qu’ils célébraient deux événements dont le point commun est de s’être déroulés à Blois.
Le premier est leur entrée en compagnonnage le 1 er octobre 1811 survenu grâce à la trahison d’un compagnon issu d’une autre corporation. Le second est un hommage rendu à Madame Caillaux, dite Blésoise la Bien Aimée, qui accueillit durant plus de trente ans, de 1920 à 1952, les compagnons boulangers effectuant leur tour de France dans son auberge de la rue Saint-Martin.
« Chacun aimait votre accueil, toujours souriant, qui fut l’artisan de la première cayenne (lieu de réunion des compagnons) » a souligné le président national Eudes Leynaud, dit le Bien Estimé. « Vous vous attachiez aux jeunes aspirants et compagnons comme une véritable mère attachée à ses enfants, et qui, pourtant, une fois partis, ne reviendraient peut-être plus et dont vous n’entendriez plus jamais parler. Le bon grain que vous semiez dans ces jeunes cerveaux, vous saviez que vous ne le récolteriez pas. Chaque jour, vous vous efforciez de montrer un visage agréable malgré vos soucis personnels. Si vous sermonniez les indifférents, si vous grondiez les volages, vous le faisiez parce que c’était votre devoir. »
En récompense de son dévouement, Madame Caillaux reçoit en 1925 de la part des compagnons boulangers l’écharpe d’honneur. En 1946, au premier congrès d’après-guerre, on lui accorde le statut de mère générale. Décédée en 1952, elle continue d’être honorée par les compagnons qui lui ont fait graver une plaque. Celle-ci sera posée au 1 rue Saint-Martin quand l’architecte des Bâtiments de France aura donné son feu vert.
Dans l’assistance, deux personnes ont particulièrement apprécié cette cérémonie : Hubert et Jean Letourmy, ses deux petits-neveux. « C’est absolument grandiose confie le premier. Je suis venu en curieux et franchement, c’est un bel hommage qui lui est rendu. »

Source:
http://www.lanouvellerepublique.fr/ACTUALITE/24-Heures/Les-compagnons-boulangers-devoilent-leurs-secrets

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