SOCIÉTÉ DES COMPAGNONS BOULANGERS, PÂTISSIERS RESTÉS FIDÈLES AU DEVOIR

Etude de 120 C.B.P.D.D.

« Espoir, Lucidité et Devoir »

« Le devenir de notre Compagnonnage des Chiens Blancs ». Le 4 mars 2011.

Nous allons par ce document, expliquer sereinement et détailler nos préoccupations et nos solutions. Pour que cette crise identitaire ne soit pas stérile. Notre grand espoir est que cet épisode du premier semestre 2011 se termine par l’union, l’adhésion de tous les Compagnons Boulangers et Compagnons Pâtissiers du Devoir à leur société historique « fondée par elle même ».
I. NOS VALEURS PROFESSIONNELLES :
a. A devenir la grande école des hommes de métier en copiant l’éducation nationale, notre formation n’est plus reconnue de qualité. A garder le plus longtemps possible tous les jeunes en formation, a supprimer les repères essentiels des travaux d’adoption et de réception, l’évolution professionnelle des jeunes est devenue médiocre et le niveau de formation baisse.
b. L’adhésion au diplôme Bac Pro Boulanger-Pâtissier en 3 ans d’apprentissage dans la même ville est une atteinte à l’un des fondamentaux de Notre Tour de France, le Voyage.
c. L’adhésion au diplôme de niveau 2 (bac +3) pour ces jeunes « bac+ » qui veulent entrer chez nous, mènera ces jeunes vers l’industrie, incompatible avec notre savoir-faire spécifique, ce n’est pas le même métier. Ces jeunes là veulent majoritairement apprendre notre savoir-faire pour s’installer ensuite à leur compte.
d. La mise en place de ces formations professionnelles à plusieurs vitesses, n’offrirons plus des chances égales à tous, et c’est une grave entorse à notre esprit compagnonnique. Cette mise en place de plusieurs formations suivant le niveau d’entrée des jeunes est une démarche commerciale, nous cherchons à mieux vendre notre formation, nous nous éloignons de notre but premier, former l’homme par son métier, l’adoption et la réception ne sont pas des diplômes.
e. A vouloir rentabiliser la formation, elle n’est plus qu’une simple transmission de connaissance de professeur à élève. Ce qui a toujours fait la force du Compagnonnage, c’est une transmission des valeurs de compagnon à jeune. La structure actuelle n’est plus l’outil des métiers du compagnonnage, elle est devenue une école à diplôme, manquement gravement d’humanité, un bel exemple de tour de Babel où chacun parle son langage, où personne ne se comprend, où chacun prends et s’en va.
f. Nous avons perdu l’outil de formation dans les villes, il ne reste que cinq villes à avoir un et encore pas toujours disponible à nos itinérants. Ces lieux sacrés de la transmission manquent cruellement à la bonne réalisation de l’échange de nos valeurs d’anciens à jeunes.
ϖ NOS SOLUTIONS :
1) Ces lieux sacrés de formation sont les outils indispensables pour transmettre le compagnonnage par le métier, ils n’étaient pas seulement des lieux de formation pure mais aussi des lieux de rencontre, d’échanges, d’invitation aux grands professionnels externes à notre corporation. Il faut rétablir ces lieux que beaucoup de compagnons avaient obtenus avec détermination pour les avoir dans la plupart des villes du Tour de France, si ce n’est plus possible dans les maisons, il faut le faire CHEZ les anciens.
2) Ne pas adhérer à ces diplômes de niveau 2, les niveaux 3 et 4 sont largement suffisants pour former nos jeunes à devenir homme de métier, entrepreneur, formateur, technico-commercial ou tout autres débouchés qui reste dans notre identité de métier, le domaine de l’artisanat Boulanger Pâtissier. Le diplôme de référence du secteur artisanal reconnu et homologué de niveau 4 (Bac + 2) est bien le BM, Brevet de Maîtrise, du niveau d’un BTS et le Diplôme de niveau 3 est le M.O.F.
3) Traiter de la même façon les métiers qui la compose, ceci est une grossière erreur, si l’artisanat devient une niche dans certains métiers ce n’est et ce ne sera jamais le cas des métiers spécifiques et artisanaux de la boulangerie pâtisserie.
4) Il faut diminuer le nombre de jeunes et les points de passages sur le Tour de France, pour assurer un bon encadrement, un meilleur accompagnement, une meilleure retransmission plus humaine, pour ainsi mieux les armer pour devenir des compagnons. 5 % des jeunes en formation sont reçu compagnon. Si pendant longtemps notre structure actuelle fut un outil qui permettait une transmission humaine et professionnelle de qualité, elle est devenue une machine à perdre. Le Conseil d’orientation l’écris lui même « Plus on augmente le nombre d’apprentis, plus on diminue celui des itinérants. » Ce constat prouve que nous sommes sur la mauvaise voie.
5) S’ouvrir et fréquenter les grandes écoles de formation, les grands professionnels, les grandes organisations professionnelles, montrer les bons exemples à notre jeunesse. Ce ne sont pas des formations diversifiées qu’il faut mais une formation complète d’homme de métier. Ceci ne peut être le fait que d’une corporation indépendante.
6) Préparer nos jeunes en fin de Tour de France à une connaissance globale de nos deux métiers et une formation maison et spécifique de chef d’entreprise, de management, de markéting, de gestion des produits, des ventes et de gestion financière, pour les amener à leur future installation ou a prendre des postes d’ouvrier hautement qualifié. Ceci pas forcément par un enseignement formel de celui qui sait à celui qui ignore mais une véritable transmission se faisant a celui qui écoute de celui qui peut exprimer, montrer et parfois sans que lui même s’en rende compte. Nous ne parlons pas ici de validation d’acquis mais de validation d’expérience professionnelle.
7) Leur faire rencontrer les acteurs, les marchands de fonds, les meuniers, les banquiers,  les institutions patronales, les conseillers juridiques et les comptables. Au lieu de cela, ils visitent aujourd’hui, des industriels. Le BGEA des chambres des métiers n’est pas suffisant en lui même. Une formation maison doit être mis en place par une collaboration de tous nos compagnons employeurs qui transmettront leurs expériences.
II. LE DEVENIR DES MÉTIERS DE BOULANGER ET PÂTISSIER:
a. L’homme et sa réussite, voilà la raison de mettre en place une licence bac+2 qui amène nos jeunes à prendre des emplois industriels, le compagnonnage doit permettre à notre jeunesse de réussir sa vie par son métier. Il manque un paramètre essentiel dans cette phrase « Par son métier et son savoir-faire manuel ».
b. Alors de quel genre de métier l’on parle. Les métiers du compagnonnage historiquement sont ceux où l’homme transforme la matière. Donc en toute logique, des métiers manuels. « La main et l’outil ». C’est pour cela que les compagnonnages comptent une trentaine de métiers dits « manuel » sur les mille autres qui existent dans notre société et qui permettent aussi aux hommes de rayonner. Le compagnonnage est un savoir-faire manuel et un savoir-être retransmis de génération en génération. Si ce n’est plus que l’un des deux, ce n’est plus du compagnonnage.
c. Nous sommes pour la plupart d’entre nous, des acteurs de l’artisanat boulangers-pâtissiers en France, nous travaillons tous chaque jour pour faire évoluer ce métier traditionnel et ce n’est pas demain, ni après-demain que la disparition de nos métiers artisanaux interviendra, car la menace industrielle, la menace de l’industrie existe depuis au moins 60 ans, pourtant les artisans de nos métiers, intelligents se sont toujours adaptés, non seulement ils existent encore en 2011, mais ils sont encore largement dominants.
d. Par contre si l’on écoute le chant des sirènes, les TENTATEURS, oui, et c’est ce que nous faisons. En 2000, l’un d’eux, un grand dirigeant de GMS, disait publiquement: « Nous allons prendre 80 % du marché du pain en 5 ans, comme nous l’avons fait pour le marché de la viande » !!!… Il s’est trompé. Toutes ces rumeurs des tentateurs semblent désorienter nos responsables, 85 % de la pâtisserie est industrielle, c’est faux, les quelque 30 000 artisans français font leurs pâtisseries chaque jour.
e. Il ne faut pas montrer le mauvais chemin et ne pas égarer notre jeunesse dans des exemples qui n’utilise même plus les bases de nos métiers. Métier respectable bien sûr, mais un autre métier, Conducteur de ligne de 20 000 pièces précuites/jour, prêts à cuire ou crus surgelés. Ces techniques par chocs thermiques sur la transformation physicochimique des produits ne sont pas condamnables, elles ne sont valables que si elles respectent l’éthique, de notre métier et de l’homme de métier.
f. Compagnon artisan de génération en génération, notre vie est le pain ou la pâtisserie de bonnes factures, défendons et cultivons ce savoir-faire traditionnel que tant de pays nous envient. « Le but du Compagnon est de développer en lui, jusqu’à la perfection, par l’œuvre de ses mains, la noble image du créateur auquel il veut ressembler. » voici cette phrase que nous avons tous prononcée lors de notre adoption !
g. Il est intolérable de participer à former nos jeunes à autre chose. Ils doivent acquérir ces bases essentielles sur notre TDF, et si ensuite devenu sédentaire, un Compagnon fait un autre choix, c’est respectable comme depuis toujours chez nous. Rappelons aussi qu’une loi française en vigueur protège le mot « Boulanger » et détermine l’exercice de la profession. Cette définition prévue par la loi est incompatible avec l’industrie du surgelé, attention à l’utilisation du titre « Compagnons boulangers » pour ceux qui veulent aller dans cette industrie.
h. Manque-t-on de confiance en nous-mêmes ? En nos propres valeurs humaines et techniques ? Peur de passer à côté ? A côté de quoi ? Suivre l’évolution de la société et des métiers ne veut pas dire que nous ne pouvons pas changer ces évolutions. C’est une erreur, c’est subir. Le retour aux produits de tradition de notre métier dans les années 90 à changé son avenir et à renforcé sa pratique. Et à l’origine, on peut être fier que ce fût un artisan compagnon. Nous avons aussi assisté à la réalisation en partenariat avec les fabricants, des Fermento-Levain dont deux compagnons chiens blancs aussi sont à l’origine de ce retour à la fabrication des produits par ensemencement du levain dans l’artisanat français.
i. Il y a aussi nos compagnons Meilleurs Ouvriers de France, qui rayonnent et diffusent une belle image du compagnonnage des chiens blancs et de leur beau métier. Pourtant ces compagnons là, ils ne sont que très rarement sollicités de venir faire partager ou montrer à nos jeunes leurs expériences.
j. C’est une grosse erreur d’appliquer le même traitement à tous ses métiers, la projection dans l’avenir de l’industrialisation des métiers à été une réussite pour les Charpentiers, mais pas pour les Carrossiers par exemple. Ces derniers s’étaient jetés dans l’industrie dans les années 80 et maintenant c’est devenu une corporation très affaiblie. Notre corps d’état adhérant à cette orientation reproduit cette erreur. Il faut savoir si nous voulons cautionner l’industrie ou pérenniser l’artisanat et la chance à chacun de s’épanouir par son métier.
ϖ NOS SOLUTIONS :
1) Ces exemples, il faut en tenir compte, provoquer les bons et se battre pour la pérennité de notre savoir-faire artisanal car c’est notre identité de métier. Être présents et participer partout à la promotion du métier, des produits, de l’esprit et de l’âme artisanale dans notre pays et hors de nos frontières, cela aurait du être le l’objectif de l’Institut des métiers du goût.
2) Nous devons montrer à notre jeunesse, le bon chemin, sur le TDF, montrer la création et la réalisation de produit dans la bonne tradition professionnelle, leur faire rencontrer les artisans innovants, les professionnels créatifs, nos meilleurs ouvriers de France et ceux qui excellent les nombreux concours professionnels. Que nos jeunes prennent exemple et formation chez les compagnons qui sont installés, ce sont eux qui sont les mieux placés pour retransmettre leurs expériences complètes de chef d’entreprise.
3) Le choix de l’industrie dans nos deux métiers est opportuniste, il n’y a pas besoin d’aller en Chine pour s’en rendre compte, le chemin artisanal du produit fabriqué dans la bonne tradition est la solution qui marche et marchera tant qu’il y aura des hommes soucieux de la qualité gustative de ce qu’ils mangent, voilà, le devenir de nos métiers ?
III. NOS VALEURS COMPAGNONNIQUES : 
a. Dans les maisons, la vie en communauté se détériore et tue dans l’oeuf toute espérance de faire évoluer l’esprit de nos jeunes dans le respect de la règle des Compagnons. Les jeunes de l’extérieur venant en stage, nous disent franchement qu’ils n’ont que faire de cette règle et qu’ils ne s’y plieront pas. Dans ces conditions, ces jeunes nuisent gravement à la vie en communauté et nous constatons tous les jours de graves dérives. Nos Compagnons itinérants ou formateurs ne sont plus considérés, ni respectés. Espérer former les jeunes en les aidant à respecter nos vertus dans ces conditions, relève de l’utopie et aucun parent responsable ne ferait cela; Les équipes d’accompagnements, les référents ne sont que des pansements créés pour cacher les plaies qui détruisent notre formation compagnonnique.
b. Nous ne supportons plus, le port de nos couleurs par des stagiaires qui ne sont même plus des itinérants, souvent adoptés sans l’avis de la corporation; Ils sont initiés, spectateurs, par l’adoption vidéo sans avoir besoin de montrer leur détermination d’entrer dans le Compagnonnage; Nous ne voulons pas de ces tests rituels effectués au niveau régional et qui d’un coup de baguette magique deviennent décisions d’assises.
c. Nous ne voulons pas de réforme de notre Réception en collaboration avec l’Institut de la Transmission. Sous le prétexte qu’elle est incomprise par la jeunesse, cet argument est faux, il ne cherche qu’a couvrir l’ignorance de ceux qui sont censés représenter la connaissance. La présence importante de personnes extérieures dans les prises de décisions dénature notre compagnonnage; Les délégués régionaux supplantent le pouvoir des Provinciaux élus. D’autres salariés de la structure ayant des postes créés au sein de notre corporation décident de ses orientations sans consultation préalable.
1. LA COMMUNAUTÉ : Nos maisons ne sont pas éternelles, fonctionnant sur les fonds de formation, En budget déficitaire depuis plusieurs années, cela pourrait devenir très difficile si ces fonds venaient à baisser, imaginer alors une telle décision, que ferions-nous alors ? Allons nous mourir sans maisons ? Pensons au Devenir de notre Corporation et à sa pérennité.
ϖ NOS SOLUTIONS : Notre capacité à rebondir et à réagir, toutes nos forces actuelles constituées de nos centaines de compagnons boulangers pâtissiers nous permettrons d’organiser notre compagnonnage, nous ferions alors notre TDF sans maison, mais avec un humain plus fort. Il est important de se poser les questions fondamentales : D’où vient-on ? Comment  ? Pourquoi ?  Ce que nous proposons est peut-être finalement visionnaire et avant-gardiste, si un jour on nous annonce que nos maisons ne sont plus rentables. Lancer cette initiative, cette alternative, c’est explorer des chemins nouveaux d’un Compagnonnage humain, généreux, vivant, certes moins riche en diplômes élevés, en notoriétés factices, mais combien plus ouverts aux aventures personnelles, aux solidarités effectives. Nous aurions la possibilité dans le futur de recréer, pourquoi pas, des communautés avec d’autres corporations, ce Tour de France sera-t-il plus mauvais, bien sûr que non, il vivrait de ses propres forces.
2. L’ACCOMPAGNEMENT : Cette course au nombre, mène à une surpopulation des sièges où les jeunes manquent cruellement d’encadrement, cela déshumanise notre objectif, nous obligeant à créer des pansements comme les référents ou les équipes d’accompagnement qui n’empêche pas l’hémorragie. Nous ne pouvons assurer une retransmission de qualité avec un nombre croissant de jeunes. Mal grès l’augmentation de compagnon reçus, nous manquons de compagnons itinérants responsables, c’est bien que notre Devoir est mal transmis. L’envoi à l’étranger de nos aspirants, ne fait que freiner leur progression professionnelle et compagnonnique.
ϖ NOS SOLUTIONS : Il faut réduire le nombre de jeunes, pour assurer un bon encadrement une bonne transmission. Une fois formé, le Compagnon à la fin de son Tour de France, peut choisir de s’ouvrir au Monde. L’expérience « Étranger » doit se vivre après avoir accompli sa formation, un certain niveau de compétence.
3. NOS RITES D’INITIATION : Comment voulez vous unir une famille si son éducation, ses rites d’initiation changent profondément, il n’y a plus d’identité de reconnaissance, la récente refonte de l’adoption le montre bien, les aspirants désapprouvent à 80 % car ils n’ont pas vécu la même éducation, le même rite, il y a trop de bouleversement, ajout de symbole, modifications des repères et l’impersonnalité de la vidéo.Notre rite de Réception a été le même de 1970 à 2006, presque 40 ans de rite inchangé qui unit des centaines de compagnons. Les récentes modifications au début de nos rites suffisent déjà à en changer le sens profond.
ϖ NOS SOLUTIONS : Il faut adapter très progressivement, avec précaution et respect du travail de nos anciens. Modifier par des compagnons qui ont un certain nombre d’années de lumière, pour assurer la pérennité et l’efficacité de ce lien sacré entre nous tous. La demande sur l’enseignement est forte, ils faut y répondre par un enseignement actif pour en comprendre les étapes, le déroulement et le but.
4. L’IDENTITÉ CORPORATIVE : L’indépendance corporative est primordiale, pour mobiliser et impliquer nos forces, utiliser les compétences de chacun, ni se servir, ni asservir, mais servir. Ne plus subir les changements de rites, les orientations, les décisions de Compagnons qui ne sont pas de nos métiers, qui ne connaissent pas sa spécificité. Obliger des compagnons à appliquer des orientations qui ne sont pas issues et même élus par eux et leur métier, ne fais que les décourager à servir. Nous avons tous entendu pendant notre enfance compagnonnique le terme « Fondés par eux mêmes ». C’est cette esprit d’indépendance corporative, cette personne morale, qui permettra de remettre à jour, en s’appuyant sur la tradition de notre Devoir. Nous constatons que ce sont ceux qui ont un poste ou qui en convoitent un, dans la structure actuelle, sont les plus réfractaires à cette idée.
ϖ NOS SOLUTIONS : Nous demandons de reprendre et restructurer notre Société de C.B.P.D.D., son œuvre d’accueil et de formation des hommes en s’appuyant sur l’exercice de leur métier comme depuis toujours.Seule cette société permettra de retrouver notre identité particulière dépositaire de la Puissance du Devoir. De celle-ci, transmis de génération en génération, individuellement chacun d’entre nous est  héritier, nous sommes tous concernés.
IV. NOS VALEURS CORPORATIVES : 
a. La très faible participation aux réunions des compagnons sédentaires dans nos Cayennes, la difficulté de nos responsables à convaincre, démontre bien l’inexistence d’une corporation forte et souveraine. Cela a détruit l’envie, la foi et la passion de nos sédentaires qui devenus blasés ce sont écartés puis disparus. De plus, la disparition de l’outil « laboratoires et fournils » leur a enlevée toutes possibilités de retransmettre leur métier. Notre Conseil Central piloté par la structure actuelle, par un noyau de compagnons choisis et élus par elle, n’a plus de pouvoir de décision, par conséquent perd toute identité et raison d’être. « C’est comme ça les Pays! » Voilà aujourd’hui la réponse que reçoivent les compagnons sédentaires en réunion en exprimant leurs opinions. Au lieu de se demander comment donner envie aux sédentaires, il faudrait d’abord, qu’ils soient écoutés.
b. Les orientations de notre corporation sont prises par la structure actuelle par l’intermédiaire de ses employés ayant des postes à responsabilité au sein de notre corporation comme l’Institut des métiers du goût par exemple. Ces employés non élus ont la volonté affichée d’ignorer totalement l’avis des compagnons sédentaires, l’esprit d’ouverture, de partage et de fraternité ne semble pas concerner ces responsables. Quand s’exprime qu’une seule et même pensée et que toute pensée différente est censurée, on se rapproche d’un système bien éloigné de notre idéal compagnonnique. La récente Cayenne Monde est le parfait exemple du déclin de notre devoir, qui reçois au mépris de tous nos rîtes, de nos règles, des enseignements que nous ont légués nos Anciens Nos Cayennes n’ont plus la puissance du Devoir, c’est pourtant l’essence même du compagnonnage des Chiens Blancs.
c. La structure actuelle est un outil pour voyager et en aucun cas le compagnonnage. Pourtant celle-ci s’invite sans notre accord même sur les couleurs. On nous reproche le terme Corporation qui n’est plus à la mode, voici la définition du mot « Corporation » dans le Larousse : « Ensemble de personnes exerçant la même profession », « Ce qui unit les hommes, c’est l’amour du métier » disait Saint-Exupéry, ne faisons pas d’amalgame avec le mot « Corporatisme » qui est une doctrine.
d. De 1811 à 2000, pendant 189 ans, notre Corporation a toujours existé sous forme de société, cette « Société des Compagnons Boulangers et Compagnons Pâtissiers du Devoir » fut transformée en association, elle existe toujours, mais est « sans activité », nous l’avons abandonnée en 2000, date à laquelle la structure actuelle, entreprenait la refonte de ses statuts. Progressivement, nous avons délégués toutes les décisions et notre avenir à la structure actuelle. Nous avons laissé faire, petit à petit nous devons donc suivre et respecter les décisions d’Assisses ou celles du conseil d’orientation, seules instances autorisées à en prendre, ce sont les délégués de métier qui vote pour leur Corps d’état. Normalement, le délégué recueille les votes des premiers en ville et les premiers en ville recueillent les votes de ses compagnons. Mais bien souvent, ce n’est plus le cas, notre délégué est souvent piégé, il doit se positionner dans l’urgence, sans demander à ses compagnons de base.
e. Dans toute association lorsqu’il y a une décision à prendre tous ses membres votent, seulement chez nous, ce sont ceux qui sont présents en réunion qui votent. Un compagnon en règle, qui ne se déplace pas en réunion ou en Assemblée générale, n’est pas du tout au courant et ne peut exprimer son vote, ce n’est pas démocratique.
f. La disparition des Cayennes dans les maisons, prive tous compagnons, intéressé par la consultation des archives de sa Cayenne et surtout nous ne devenons plus responsables de nos archives.
g. L’organe de liaison, « NCB » fonctionne par un système fermé, organisé par les mêmes compagnons depuis 15 ans, il occulte par censure une grande partie des informations internes, des réactions, des positions, des projets, etc. parce que ceux-ci dérangent. Il perd ainsi une grande partie de son utilité, pour être comme le journal « Compagnon du Devoir » une vitrine qui flatte les concepteurs, mais est vide de contenu. Toutes décisions prises par le Président ou par un PEV doit être soumis à l’approbation de ses membres, les « J’annule le Congrès et je gèle le Bicentenaire » ou les suspensions de réception sans votes sont intolérables.
h. Pour information, nos 3 pays, représentants des signataires ont été reçus le 15 mars dernier revêtus de leurs couleurs à Paris par le bureau national représenté par 3 compagnons sans couleurs ce jour là. Même chose le 22 avril pour la réunion avec le Conseil. Cela prouve un manque de respect flagrant, alors que nous, nous respecterons toujours ceux qui participent actuellement et veulent malgrès tout rester comme cela au sein de la structure actuelle.
ϖ NOTRE SOLUTION :Nous proposerons une restauration de cette personne morale qu’est la Corporation représentée par notre Société oubliée depuis 10 ans et que nous allons recréer. Il nous faut un système démocratique dans notre fonctionnement pour l’élection des hommes à tous les postes, du président à l’organe de liaison.
*** Rappel de l’esprit de nos anciens (Texte retranscrit fidèlement, ce texte est présent dans chaque Cayenne) : 
« Le principe de l’Association Ouvrière, fondée en 1946. est différent, ce ne sont pas les Corps d’état qui sont réunis, mais les Compagnons de ces Corps d’état, à titre individuel. Cette forme, obligatoire pour la reconnaissance d’utilité publique, aurait amené rapidement l’AOCDTF à devenir une quelconque union compagnonnique où un menuisier aurait reçu un maçon, un serrurier un charpentier, etc…
Pour éviter cette glissade, les Corps d’état exigèrent que les Compagnons adhérents à l’ AOCDTF, soient obligatoirement en règle à leur propre société. L’ AOCDTF est donc une association de Compagnons faisant partie de tel ou tel Corps d’état. Dans la pratique cela revient au même que si l’ AOCDTF était un groupement de Corps d’état. L’ AOCDTF garanti également l’autonomie totale des Corps d’état dans leurs affaires intérieures. »
« Par leur Symbolisme, nos anciennes Couleurs nous relient à la Source de notre Devoir. Elles font partie intégrante de notre Patrimoine et doivent y rester, car ce Patrimoine est indivisible. Nous devons donc maintenir et professer nos Rites en respectant l’Esprit qui les a fait créer. En rédigeant ce Rituel mis à jour, nous avons respecté ce que nos Anciens nous ont légué.Qu’il nous soit permis d’espérer que ceux qui à leur tour, viendront nous remplacer, agissent avec le même Esprit, afin de ne pas rompre le « Fil conducteur » qui relie le présent au passé et ce passé à la Source dont les enseignements seront toujours valables. »
Etude réalisée par 120 C.B.P.D.D. en mars 2011.

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3 commentaires "Etude de 120 C.B.P.D.D."

  1. flocil49 a écrit:

    en tant que C je ne partage pas trop votre idealogie concernant la GMS car y travaillant un C a sa place aussi dans ce circuit et mon travail de tous les jours me reconpense avec devoir….formation d »aprentis… contrat de professionnalisation…..clients….

    • laurent a écrit:

      Nous ne sommes pas contre qu’un compagnon travaille dans la GMS, cela fait partie des débouchés possibles de nos métiers. Nous sommes par contre persuadé que la formation de nos métiers, l’épanouissement professionnelle et la réussite de sa vie par son métier se trouve, pour la majorité des cas, dans notre secteur artisanal. C’est pour nous le modèle principal a montrer à notre jeunesse. Prôner le contraire est une grossière erreur que nous dénonçons ici.

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